Rêve surréaliste

J’ai fait un rêve où je suivais un sentier de buissons dorés. Des princesses apparaissaient pour se rendre au bal, elles étaient vêtues d’or et d’argent, mais moi j’étais en pyjama et pantoufles défraichies. Comment avais-je pu oublier de m’habiller ? Honteuse, je quittai le chemin magnifique pour arriver sur une plage déserte où personne ne me jugerait, même pas les heures qui passent puisque toutes les pendules et les montres-bracelets alanguies sur le sable chaud avaient fondu pour ressembler à de la pâte à pizza toute mollassonne. Le temps n’existait plus, ainsi, la falaise d’Etretat n’avait plus à craindre l’érosion, me disais-je, exagérément réjouie…

Mais à peine cette réflexion faite, que je me retrouvai cernée par deux étranges quadrupèdes hauts sur pattes, probablement les enfants naturels d’une girafe et d’un éléphant. Mon Dieu ! Leurs pieds allaient-ils fondre sur le sable rougi et brûlant ? Je quittai mes vieilles pantoufles pour les leur enfiler, mais je n’en avais que deux… et huit pieds à équiper….Où donc trouver d’autres chaussons ?

Je me frayai une place dans la ronde de Matisse pour tenter de piquer leurs sandales aux danseurs, mais je constatai qu’ils n’en portaient pas, c’était sûrement pour cela qu’ils étaient si aériens dans leurs mouvements, ils tentaient d’échapper à la brûlure ! Ces personnages étaient d’ailleurs entièrement nus ! Était-il pire d’être nu ou en pyjama ? Pourquoi avais-je honte et eux pas ? Ma tête n’en pouvait plus de raisonner ainsi quand tout à coup…je me retrouvai au château de Versailles face à Charles III : « J’ai abandonné Camilla !! hurlait-il à qui voulait bien l’entendre, j’ai eu le coup de foudre pour Brigitte ! »

Mon Dieu, un incident diplomatique annoncé… Je ne voulais pas être témoin de cela.

Fuir, fuir dans les nuages, même si deux banquiers de la City londonienne y avaient aussi fait escale …

Je décidai d’aller leur parler, leur expliquer qu‘il n’y a pas que l’argent et les affaires dans la vie, mais aussi les papillons, ceux qui volètent dans l’esprit des gens en pyjama, et qui colorent de bleu, de rouge, de jaune, d’orange et de vert leurs neurones endiablés…  

« Buvez donc un verre ! » fut la réponse inattendue des deux messieurs, qui se mirent à traire le plus gros des nuages comme une brebis cotonneuse. Malheureusement, le verre d’eau qu’ils me tendirent était inaccessible; plus j’avançais, plus il s’éloignait, pourtant j’avais soif si soif… Alors je me laissai tomber du ciel pour plonger dans la mer en contrebas, la mer d’Etretat… parce que la baignade, ça aide aussi à lutter contre la déshydratation ! Si, si, je l’ai entendu à la radio, des spécialistes l’affirment, j’ai chaud, j’ai chaud, j’ai soif, j’ai soif !!

Je me réveillai en nage…

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