
Claire
Claire était une fille solaire. La première fois que je l’ai vue c’était lors d’une procession religieuse à Séville. J’étais en vacances en Espagne pendant la semaine sainte, et elle aussi. Claire, la candeur même avec ses cheveux clairs, ses yeux clairs, son teint clair dans le clair-obscur de cette soirée ibérique… Elle dégustait une sangria et des tapas à la terrasse d’un bar, Plaza Virgen de los Reyes. Accompagnée de son amie Brune, aussi sombre qu’elle était blonde, Claire regardait passer les pénitents encapuchonnés et les chars supportant de lourdes statues de Saints.
Quand je me suis approché de leur table, ce fut comme une véritable soupape, toutes mes inquiétudes sur l’avenir évacuées en la voyant ! Je fus attiré comme un aimant par cette fille dont je ne connaissais pas encore le prénom. Au premier regard, je savais que nos destins seraient liés à jamais.
– Bonjour Mesdemoiselles, je m’appelle Hilaire ! Faites-moi taire si je me trompe mais, vous êtes françaises, non ?
-Comment avez-vous deviné ? Grace à mes cheveux de geai ou aux yeux clairs de Claire ? Répondit Brune en riant
Claire, elle s’appelait donc Claire, un prénom dont je ne pourrais plus me défaire…Alors je me suis mis à genoux, oui, à genoux devant cette inconnue ! Je n’ai pas fait de long discours, j’ai simplement dit dans un soupir :
-Claire, je ne peux vivre sans vous plus longtemps, rejoignez-moi à minuit tout en haut de la Tour de l’horloge, Cuesta del Reloj et je vous ferai la plus hallucinante des propositions !
De ses yeux pastel, elle accepta sous le regard incrédule de Brune.
Je n’avais que deux heures pour trouver la bague qui scellerait ma demande en mariage. Mes faibles rentes suffiraient-elles pour acquérir un anneau digne de la blanche main de Claire ? Heureusement, j’avais accumulé pas mal de pourboires en bossant pendant deux jours comme serveur à La Cava de Betis. De quoi arrondir mon pactole.
Je courus alors vers la zone du quartier Santa Cruz réputée pour ses bijouteries. Dans une échoppe assez discrète, je tombai sur LA bague. Un anneau en or blanc serti de huit diamants roses.
Dans la nuit sévillane, tout en haut de la tour de l’horloge, je n’y ai vu que du feu. Elles étaient de même gabarit, et Brune avait caché sa chevelure sombre sous une perruque blonde.
Quelques jours plus tard, le Diario de Sevilla a annoncé la découverte d’une jeune française au fond du Guadalquivir, tandis que moi, j’étais marié à Brune.
belle histoire, mais triste ! toujours optimiste (dans les fictions), je préfère imaginer que Claire, finalement pas si tenté par le narrateur et ses diamant, a préféré laisser la place à sa copine et continue à déguster tapas et sangria sous les fenêtres du palais Arzobispal 🙂
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Mais oui, pourquoi pas ! hi hi hi !
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Bon jour,
Pas de romance… coup de foudre ? Tout le monde ne s’en sort pas… la mort à l’amour, le grand saut selon les destins…
Max-Louis
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Merci pour ce commentaire bien senti, Max-Louis
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Hello M-H
Je te lis comme je lis Michel Bussi : avec délice 😉
Comme quoi, il ne faut jamais trop se précipiter, dans la vie ! Mais, bon, l’erreur est humaine et les deux amies ont triché 🙄
Et puis, les brunes ne comptent pas pour des prunes, hein !
Gros bisous
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Contente que tu aies aimé ce texte Soene, oui la rivalité blonde brune est bien connue, vive LIO. Très belle journée à toi.
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Un texte qui m’a littéralement embarquée!
Jusqu’à la chute finale…fatale.
Les belles promesses séduisent certaines femmes prêtes à tout!
Merci pour cette belle participation
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Merci beaucoup !
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Oh! Je ne m’attendais tellement pas à cette fin!
Bravo!
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Contente de vous avoir surprise 🙂
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Waouh ! Un drame à la Shakespeare avec des rythmes de flamenco, le tout mené tambour battant tout en y incluant, mine de rien, une flopée de mots plus divergents les uns que les autres… Bravo !!!
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Ho merci, Rizzie !
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Cette Brune… elle ne plaisante pas avec ses rivales ! Pauvre Claire ! Espérons que le narrateur saura combler sa nouvelle épouse, s’il ne veut pas rejoindre la dame de ses pensées au fond de l’eau ! Belle et douce soirée !
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Merci pour ta lecture et bonne soirée à toi aussi !
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Je m’étais laissée embarquer par ce conte de fée et paf! la chute fut brutale. Pauvre Claire et pauvre amoureux trompé dès le départ…
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Hé oui, c’est la vie ! Merci pour ta lecture Photonanie.
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