
J’ai écrit cette histoire pour « L’Agenda ironique » de janvier dont tous les textes sont à retrouver sur le blog de Lyssamara. https://lyssamara.wordpress.com/2022/01/29/agenda-ironique-de-janvier-les-liens/ Il s’agissait de commencer par la phrase : « Tandis que les autres demeuraient silencieux, il se mit à aller et venir, fouillant dans tous les tiroirs. » D’inclure : « Je m’attache très facilement ! » ainsi que les 7 mots suivants : étendre, galet, sicaire, céphéide, ange, se revancher et revif.
Tandis que les autres demeuraient silencieux, il se mit à aller et venir, fouillant dans tous les tiroirs.
Il était frénétique, comme une bête affamée à la recherche de nourriture. Les tiroirs, il ne les refermait pas, il les faisait tomber, rageur de ne pas y trouver l’objet recherché. Des quantités de foulards, bijoux, pull-overs et sous vêtements jonchaient maintenant le sol. Les quatre autres étaient médusés, immobiles et bouche bé.
C’est alors qu’au fond de la dernière étagère de l’armoire normande, il découvrit la corde. Elle était longue et blonde comme il l’avait imaginée. Il cria aux autres:
-Ca y est, je l’ai trouvée, elle est parfaite. Vite, venez, il n’y a plus de temps à perdre, ce sera facile, vous verrez, je m’attache très facilement !
Alors les quatre amis de toujours avancèrent vers lui, tels des sicaires. Ils aimaient trop Rodolphe pour lui refuser ce dernier service. Malgré leur immense chagrin, ils furent pris d’un revif quand le jeune-homme les encouragea à nouveau :
-Allez, les gars, si vous le faites, c’est grâce à vous que j’aurais réalisé mon plus grand rêve, atteindre Céphéide !
Claude prit la corde des mains de Rodolphe, Henri l’accrocha à la poutre maitresse du plafond, Cyril fit le nœud coulant et Jean alla chercher la chaise.
Un sourire d’ange aux lèvres, Rodolphe fouilla dans ses poches, et distribua à chacun de ses amis, l’un des galets qu’il avait ramassé la veille sur la plage d’Etretat :
-En souvenir de notre amitié les gars, et de tous les bons moments passés ici dans la maison de ma grand-mère.
Puis, il grimpa sur la chaise, et Henri, juché à ses cotés, lui passa la corde au cou.
En effet, cela fut très facile, Rodolphe n’opposa aucune résistance.
Les quatre amis allèrent ensuite chercher le vieux matelas pneumatique rouge dans la remise à bateaux. Ils y étendirent le corps inerte de Rodolphe et se dirigèrent vers la plage en portant le cercueil de caoutchouc.
Il était minuit quand ils s’immergèrent dans l’immense océan bleu-marine. Sous le soleil étoilé, Rodolphe flottait. Ses amis ne lui avaient pas fermé les yeux pour qu’il voie Céphéide et que son âme la rejoigne.
Puis, les jeunes-gens s’éloignèrent du matelas pneumatique en un crawl vigoureux. Ils avaient grand besoin de se revancher d’une pareille soirée et chahutèrent dans les vagues jusqu’au lever du soleil.
merci de cette publication un peu tardive, j’ai déjà voté mais j’apprécie 🙂
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Merci Gibulène, je suis en train de lire les autres textes. Bonne journée !
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Un peu rude, mais faut croire que l’amour de céphéide en vaut la peine !
et après l’heure, c’est encore l’heure, en tout cas pour l’agenda ironique 🙂
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Merci beaucoup pour ton commentaire, Carnets
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Oh la la!!! Quelle tristesse!
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Pas tant, mon texte précèdent est plus triste encore (L(inconnue au Loden)
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Bon jour,
Il n’y a pas d’état d’âme… c’est rude… une mort assistée et consentie… un plafond de verre qu’il faudrait franchir…
Bonne journée 🙂
Max-Louis
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Oui, un plafond de verre qu’il faudrait franchir pour atteindre Céphéide. Merci pour ta lecture, Max-Louis
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Cette histoire plutôt macabre, imbriquée toutefois dans un tissus serré de forts liens d’amitié, trouve, malgré d’énormes contraintes, une parfaite cohérence et exprime avec une vitalité joyeuse une quête qui n’est pas dépourvue d’un certain humour tout british. J’aime beaucoup. !
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Meri beaucoup Rizzie !
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Encore un suicide très réussi. Ton imagination ouvre des horizons sans limites. Continue comme ça ha ha ! et je t’envoie le FBI.
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Oui, c’est une phase 🙂 J’ai pourtant très bon moral !
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