Les trois enfants sont allongés sur l’herbe, aux pieds du poète. Il leur murmure les mots de feu qu’ils n’oublieront jamais. La petite fille et les deux garçons ont une dizaine d’années, pas plus. Ils boivent les mots, mangent les rimes et avalent le merveilleux comme une pâtisserie sucrée et aérienne. Ils ne savent pas encore de quoi sera fait leur avenir, mais ils resteront enfants dans leur tête, toute la vie. Leurs corps épousés par le pré, Ils se tiennent tous trois la main comme des lianes de vie. ils communiquent par légères pressions de la paume ; leurs mots à eux ne doivent pas grignoter ceux du poète, alors ils ont trouvé ce stratagème comme des pulsions électriques d’enthousiasme, un alphabet morse revisité par leurs têtes brunes. Ils goûtent l’herbe tendre, le soleil de juin, les vers susurrés, et le contact de leurs menottes ébahies de bonheur. Puis, le crépuscule a envahi le champ, le poète s’est tu, les enfants se sont levés et sont rentrés chez eux. Dans l’herbe fraiche, l’empreinte de leurs trois corps éblouis est gravée à jamais.
Gaspar avait froid aux yeux, chaque matin il couvrait son regard d’une épaisse couche de gaze et d’un petit bandeau beige tricoté par sa mère :
-Tu ne peux pas sortir les yeux à découvert ! lui serinait-elle depuis son plus jeune âge.
Alors il la croyait, et même à trente ans, il continuait de la croire. Ainsi, il n’avait ni amis, ni femme, ni vie. Il ne sortait qu’une fois par jour, à tâtons, jusqu’à l’épicerie voisine, se faisait remplir son panier par le patron, puis rentrait dans son petit appartement bien clos au deuxième étage d’un immeuble gris.
Sa seule distraction était de regarder par la fenêtre de sa cuisine qui donnait sur la rue, pas de trop près quand même, des fois qu’un passant jette une pierre qui briserait la vitre…
Mais un jour, il vit La Rousse passer, elle était si belle avec sa chevelure au vent ! Par chance, elle s’assit sur le banc adossé au mur de glycine, juste en face de l’immeuble de Gaspar et ouvrit un livre. Elle portait un gros cache-nez qui dissimulait son nez et sa bouche. Gaspar se dit : Quelle idée, mais quelle idée ! elle se prive du parfum des fleurs et de la rôtisserie de Monsieur Plumet !
Alors, il posa la bande de gaze sur ses yeux, puis le bandeau beige tricoté par sa mère, et fit une chose qu’il n’avait encore jamais faite : il sortit pour la deuxième fois de la journée.
Il se dirigea droit sur le banc dont il connaissait parfaitement l’emplacement et prit place près de La Rousse :
-Que lisez-vous ? Osa-t-il demander
Interloquée mais pas gênée, La Rousse répondit :
-Vous le sauriez si vous aviez moins froid aux yeux !
Et elle lui retira doucement bandeau et gaze…
-« Oser l’amour » lut Gaspar sur la couverture parme, sans même réaliser le miracle qui venait de se produire… Alors, il dénoua l’écharpe de La Rousse dont le nez s’emplit des effluves printaniers du mur de glycine et embrassa ses lèvres roses.
Course essoufflée sur l’océan, propulsée par une vie ardente, une envie de déployer son corps sur une vitre de bruine. Loin des cabanes qui boursoufflent les côtes et alourdissent les plages de leur pesanteur détestable, j’admire les tableaux du Grand manitou, magique escarmoucheur de l’existence qui pousse la vertu à exhiber des salves de coquillages et d’algues entrelacées sur le buste des sirènes. Les jambes s’allongent et les pieds avides de lointain grignotent les kilomètres au son d’une musique toujours plus forte, envoutante, collant au paysage lyrique, sableux et iodé. Nuages, continuez à me poursuivre jusqu’à l’épuisement du cœur qui est aussi proche que la blanche falaise à atteindre.
Dans le cadre de l’Agenda Ironique d’avril 2023, Max-Louis nous propose de parler d’un chat et de glisser dans nos textes 4 mots imposés: automate, créature, usurpation, compresseur, dans l’ordre ou dans le désordre.
Le chat automate était entré dans la maison,
les parents avaient dit : « C’est une bonne affaire,
pas de croquettes, pas de pipi, pas de litière ! »
Une drôle de créature de technologie et de fer,
l’usurpation d’un doux minet de pelage et de chair…
Au début, Leo et Léa avaient cru s’y faire,
Un compagnon servile, toutes griffes dedans
Toujours obéissant, jamais indépendant, jamais vivant…
Puis, ils s’étaient lassés : « Il est pas drôle, c’est comme un jouet ! »
Père et mère avaient protesté : « Cinq cents euros, on l’a payé !
Vous n’avez pas le choix, il faut l’aimer ! »
Leur argument, toujours l’argent,
rouleau compresseur des sentiments.
Le lendemain, deux écoliers complices et buissonniers,
Leo et Léa en route pour le Refuge des Amandiers.
Joli rouquin repéré, seul dans sa cage…désespéré
Leo sort le robot de son sac à dos, opération substitution
Léa libère le petit roux de sa geôle d’abandon.
Evasion, ronronnements, apprivoisement.
L’automate est déposé dans la cage, sans réaction.
Le chat vivant est entré dans la maison,
les enfants ont dit : « C’est une bonne affaire, des ronrons, des câlins, des
Ce matin, par la fenêtre de ma cuisine, j’ai vu une mère ; elle promenait ses deux petits dans une poussette double le long de la contre-allée. Tout à coup, elle s’est arrêtée, a mis le frein de la poussette et s’est aventurée sur ses fins escarpins dans la partie herbue de la promenade. Je me demandais pourquoi elle s’y risquait ainsi, sachant que les crottes de chiens y sont nombreuses, quand je l’ai vue revenir, une frêle tige de pissenlit à la main…
En y regardant mieux, l’enfant à l’avant de la poussette tenait déjà dans sa menotte un pissenlit fané, mais l’autre tête blonde regardait sa mère avec intensité et espoir. Quand la maman a tendu la fleur évanescente à son petit et que les deux enfants ont soufflé en chœur pour faire s’envoler les délicates aigrettes blanches dans le ciel bleu roi de cette fraiche matinée, j’ai ressenti toute la joie de ce trio et j’ai pensé au poète Christian Bobin…
J’ai huit ans et le nez toujours bouché… c’est pour ça qu’on est ici, à Luchon, Maman L’ Autre, ma grand-mère, Tata Suzanne, ma grand-tante et moi. Il faut que je fasse une cure. Ca veut dire que tous les matins, je dois aller faire des gargarismes, respirer des odeurs dégoutantes, des vapeurs trop chaudes à travers des espèces de bols en plastique de toutes les couleurs qu’on me colle sur le nez comme des masques à gaz. C’est horrible. J’ai l’impression d’étouffer et les infirmières qui s’occupent de moi sont pas toujours gentilles.
Heureusement, quand c’est fini, Tata Suzanne et moi, on rentre à l’Hôtel des Deux Nations retrouver Maman L’ Autre. Tata Suzanne, elle est vieille de corps, de figure et d’habits, mais c’est quand même comme si elle avait mon âge.
Sur le chemin du retour, on passe tout le temps devant une « machine à un franc » Elle est toute rose, et dessus c’est écrit : Plaisir d’offrir. Dedans, il y a plein de jouets : des araignées et des limaces toutes molles, des petits bonshommes de toutes les couleurs avec leur parachute accroché, des mini pistolets de cowboys, des squelettes porte-clefs , des fléchettes, et aussi plein d’autres trucs ; mais surtout, il y a un petit singe en plastique avec son mini paquet de cigarettes
C’est lui que je veux !
Les autres machins, je m’en fiche, j’en ai déjà plein, des limaces et des squelettes, depuis deux semaines qu’on est ici, et qu’on passe tous les jours devant la « machine à un franc ».
Tata Suzanne me donne une pièce, je la glisse dans la fente, et je tire sur le tiroir à surprises, je sens l’objet dans ma main, j’ose pas regarder tout de suite, c’est, dur, plutôt rond et il y a un truc carré un peu mou avec… J’ouvre enfin les yeux, OUIIIIIIIIIIIII, c’est le petit singe qui fume, il est vert en plus, je l’adore !
-Vite ! dit Tata Suzanne, allons au Café de la Paix, et on va essayer de le faire fumer !
Nous voilà à la terrasse du grand café, Tata Suzanne devant son thé qui sent les fleurs et moi devant mon chocolat chaud, mais on boit pas, même si nos tasses commencent à refroidir ; tout ce qu’on attend, c’est que le serveur nous rapporte le briquet qu’on lui a demandé.
-Tiens, pour faire avancer le schmilblick, met-lui déjà une cigarette dans le bec ! me conseille Tata Suzanne
Je glisse le petit rouleau de papier dans sa bouche en cul de poule ; on y est presque, il va bientôt fumer !!
-Voici le briquet que vous m’avez demandé, Madame ! annonce le serveur avec une petite courbette
-C’est moi qui allume, toi tu es trop jeune pour jouer avec le feu ! dit Tata Suzanne tout excitée
Elle appuie sur le petit bouton du briquet et approche la flamme de la mini cigarette. Holala ! ça y est, il fume, il fume !! Je me mets à deux centimètres de lui pour bien voir la cigarette rapetisser et la fumée ressortir par son museau ! Tata Suzanne a la bouche grande ouverte, c’est comme Noël !
Dès que le petit singe a fini, elle veut qu’on retourne à la « machine à un franc » pour essayer d’en gagner un deuxième qu’elle offrira à Pierre, son petit-fils, mon cousin.
Premier essai, une araignée
Deuxième essai, un parachutiste
Troisième essai, des pétards
Quatrième, un canif
Tata Suzanne n’a plus de pièces …
-Je vais faire la monnaie de mon billet de cinquante, et demain on recommence !
Dans ses yeux, y a la même flamme qu’au bout du briquet !
Aujourd’hui, quand je repense à cet épisode de mon enfance, je me revois encore éblouie par ce petit singe fumant ; c’était l’incursion de la vie réelle dans un jouet, comme un poupon qui fait vraiment pipi ou un biberon factice qui contient un liquide blanchâtre. Oui, c’est bien cela qui me fascinait… que le monde des grands soit physiquement contenu dans un objet réservé aux petits.
Et puis, si ce singe vert pouvait fumer, il pouvait certainement tout faire comme les adultes ! la cigarette, n’était que la partie émergée de l’iceberg ; et si Tata Suzanne désirait tant en offrir un à Pierre, de trois ans mon ainé, c’est que ce petit gadget avait vraiment quelque chose d’exceptionnel, et pourtant, il ne coûtait qu’un franc…
Fringante et Furie étaient bien malades. Quelle tuile, une semaine seulement avant le 24 décembre !
Quand le Père Noël était entré dans son écurie ce matin-là, il avait vu deux de ses rennes allongés dans un coin, soufflant dans leurs mouchoirs à carreaux, crachouillant en chœur, et pleurant de leurs grands yeux innocents rougis par le rhume.
Aussitôt, il avait demandé à la Mère Noël de préparer une pleine tisanière de thym et de sureau, mais malheureusement ce remède de bonne-femme n’avait pas été assez efficace, Fringante et Furie étaient toujours aussi amorphes et fiévreuses.
Alors le Père Noël décida de « prendre le renne par les cornes » et envoya cette petite annonce à l’HIHC (Hebdomadaire International des Herbivores au Chômage) :
Le Père Noël cherche deux galopeurs costauds, travailleurs et ne craignant pas le froid pour m’aider dans ma tournée qui partira du Pole Nord le 24 décembre dans l’après midi, pour revenir le 25 décembre en fin de matinée. Caresses, foin de haute qualité, eau fraiche et gourmandises assurées en plus du salaire s’élevant à 3 pièces d’or en chocolat. Si vous êtes partants, Répondez-moi au plus vite par mail à cette adresse :Perenoel@hohoho.com
***
Du fond de sa triste étable l’âne Anatole qui n’avait comme seule distraction hivernale que la lecture du journal en compagnie de la vache Vanina s’exclama :
- Lis-moi ça Vanina, on pourrait le faire, non ? Qu’est-ce que tu « hi han » dis ?
- « Meuh » on est bien trop lents, voyons !
- On a huit jours pour s’améliorer et je suis certain qu’Apollon, l’étalon du Comte de la Pédanterie, sera d’accord pour nous coacher !
- Et s’il préfère y aller à notre place et nous chiper le job ?
- Il est trop frileux pour le Pole Nord, et surtout bien trop individualiste pour faire partie d’un attelage !
- Mais tu crois qu’on va s’entendre, nous, avec les rennes du Père Noël ?
- Bien sur, ces bestioles sont très sociables d’après ce que j’ai lu sur Bourricopédia, et pas fières du tout ; « hi han » plus ce ne sont que des filles, ça va te faire des copines !
- Et toi des fiancées…
Nous nous appelons Anatole et Vanina et nous venons de la ferme Labourrique en France. Âne et vache de nos états respectifs, nous sommes en passe d’obtenir notre diplôme de galopeurs chevronnés. Nous serions très honorés de vous rejoindre au Pole Nord dès le 23 décembre pour faire connaissance avec vous, votre charmante épouse et la célèbre équipe des « rennettes ».
Quand le Père Noël reçut ce mail, il sauta de joie et bisa la Mère Noël sur les deux joues :
- Un âne et une vache, voilà qui va donner un petit air de crèche à mon traineau ! Se réjouit-il
Puis, il alla annoncer la nouvelle à son troupeau de « rennettes » qui, connaissant la réputation de séducteurs des ânes, se mirent à glousser copieusement.
***
Dans le gros avion rouge et vert qui les conduisait au Pole Nord, Anatole et Vanina trinquèrent avec une armée de lutins tous également recrutés par le Père Noël ; certains étaient déjà venus les années précédentes et décrivirent les jouets miraculeux qu’ils avaient pu fabriquer : des poupées mannequin à la coiffure aérodynamique qui leur permettait de voleter à travers la maison, des nounours consolateurs changeant de couleur selon l’humeur des enfants, de fabuleuses dinettes qui se remplissaient de confiture, de miel ou de crème en appuyant sur un petit bouton situé sur les couvercles …
Le voyage se passa donc au mieux, mais une fois arrivés à destination, face à leur employeur barbu et imposant, Anatole et Vanina se sentirent tout intimidés, ils étaient redevenus l’ânon et le petit veau émerveillés par leur première neige.
Dans l’écurie, c’était branlebas de combat, les « rennettes » lustraient leurs cornes avec du savon noir et du vinaigre blanc et se bouchonnaient les unes les autres pour avoir les robes les plus étincelantes.
Quand Anatole et Vanina firent leur entrée, ce fut un « Hooooo !!! » général. Les « rennettes » n’avaient encore jamais vu d’âne en chair et en os, mais toutes avaient lu Les aventures de Cadichon et suivi le dessin animé Trotro Rigolo à la télévision. Elles ne s’intéressèrent à Vanina que pour l’interroger sur sa cohabitation avec Anatole à la ferme Labourrique, et sur les goûts et les petites habitudes de l’âne.
Enfin le grand jour du départ arriva. Anatole et Vanina avaient le trac, ils se demandaient si les cours de galop avec Apollon l’étalon porteraient leurs fruits.
Positionnés en milieu d’attelage, l’âne et la vache se sentaient toutefois rassurés et réchauffés par l’haleine brulante des rennes.
A 17 heures précises, la Mère Noël souffla sur une fleur de pissenlit séchée au nez et à la barbe de son cher mari bien emmitouflé sur son traineau. Des centaines de petites volutes blanches pareilles à des cristaux de neige ailés s’éparpillèrent au dessus de l’attelage qui prit son envol dans le ciel bleu azur du Pole Nord.
Anatole et Vanina se mirent à gambader dans le firmament avec autant d’aisance que les rennes ; tout était si facile, si enchanteur et si exaltant ! L’air vif rentrait par leurs naseaux pour en ressortir sous forme de brume ouatée.
La tournée se passa merveilleusement. A chaque fois que le Père Noël disparaissait dans les cheminées avec les cadeaux à livrer, les rennes trinquaient au vin chaud avec l’âne et la vache, ce qui donnait à leur cavalcade céleste une allure chaloupée des plus oniriques.
Jamais Anatole et Vanina n’oublièrent cette fabuleuse nuit au sein de l’équipe des rennes du Père Noël, c’est pourquoi, quand arrive le mois de décembre dans l’étable de la ferme Labourrique, ils prient avec ferveur pour qu’au moins deux des rennes du Père Noël soient à nouveau enrhumés !
Pour son 151ème Café Thé, Ecureuil Bleu nous proposait de parler d’un moyen de locomotion qui nous avait marqué.
Hier, alors que je garais ma Fiat Punto dans l’un des superbes *U de Royan, mon cœur fit un bond en voyant un « caca », sagement rangé, deux places plus loin que moi.
Des lustres que je n’avais plus vu l’un de ces excréments devenus aussi rares aujourd’hui que des pierres précieuses !
Je vous entends déjà protester en me lisant : Une crotte, un étron, une bouse, une infâme déjection, c’est ça qui fait bondir ton cœur ? Mais non, je ne suis pas si folle, rassurez-vous.
« Le caca » c’est le nom que je donnais à l’Ami 6 de mon père, cette disgracieuse petite Citroën qu’il utilisait pour aller à la chasse, et où s’entassaient les bagages, deux setters anglais, un fusil, trois gibecières, deux paires de bottes en caoutchouc, un piquenique et moi, accessoirement.
Coincée sur la banquette arrière entre un sac de week-end et un panier de victuailles, je reniflais à plein nez l’odeur du skaï, du chien mouillé, du grillon charentais et des Gauloises sans filtres. Un mélange si particulier que si je le respirais à nouveau, je serais à coup sûr propulsée dans les entrailles de la Citroën de mes dix ans : cette Ami malodorante au physique ingrat, avec ses sourcils froncés, son regard de grenouille et sa crête de coq à l’arrière.
Au rythme de la Petite fleur de Sidney Bechet, la bagnole brinquebalante bondissait sur les routes de campagne, toutes vitres ouvertes, laissant échapper éclats de saxophone et volutes bleues…
Et la revoilà aujourd’hui, sa cousine, perdue dans ces années de crise, elle qui n’avait connu que les « Trente glorieuses »
Ma Fiat Punto me semblait bien fade tout à coup face à l’audace de sa silhouette : quel caractère avec ces sourcils froncés ! Innovant ce regard de grenouille et un vrai trait de génie cette crête de coq à l’arrière, digne de l’inventivité d’un St Laurent ou d’un Christian Dior !
Je descendis de mon insignifiante voiture et m’approchai timidement du merveilleux « caca ». Si l’une des vitres était entrouverte, peut-être pourrais-je retrouver l’odeur… au moins celle de la banquette de skaï, à défaut du mélange subtil d’antan.
Elle était là, à portée de main, j’allais pouvoir effleurer sa tôle d’un blanc douteux et vérifier ses ouvertures, quand tout à coup… Elle disparut comme elle était apparue, dans le tunnel du passé.
*Une particularité intéressante de l’architecture du Front de Mer de Royan est la présence de petits bâtiments perpendiculaires à l’axe principal et qui forment les « U » ouverts sur la mer et dans lesquels on trouve des boutiques et des places de parking.