Cette petite nouvelle est née du défi numéro 10 proposé par L’atelier sous les feuilles, et qui proposait de placer huit mots issus du poème Chanson d’automne de Verlaine : sanglots, violons, langueur, suffocant, heure, jours, vent, feuille dans un texte ne traitant PAS de l’automne.
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« J’ai fait quoi, Kévin ????
Papé était dur de la feuille ! Pourtant il avait fait un sacré vent digne d’un staccato au violon ! Dans l’atmosphère suffocante de sa chambrette, je ne comptais pas rester plus d’une heure. Pourtant, Papé attendait mes visites comme un oisillon affamé attend le retour de la mère nourricière. Alors je me résignai …Je passerais deux longs jours avec Papé, dans sa chambrette, pour le sortir de sa langueur, couché sur le matelas d’appoint qu’il gardait pour moi, sous son propre lit.
– Tu te souviens de Mamé, Kevin ? Comme elle était belle et gentille…
– Oui, oui …
– Et comme elle t’adorait …
– Oui, oui …
– Toi, son premier arrière petit-fils…
– Oui, oui …
– Toi son premier arrière petit con !
– Quoi !?
– Rien, rien, mon Kevin, je voulais juste voir si tu m’écoutais.
Et puis, Papé éclata en sanglots, comme ça, d’un seul coup. Il pleurait comme une vraie fontaine, les yeux fixés sur la photo de Mamé épinglée au mur de sa chambrette.
– Papé, je suis là, parle-moi, je vais t’écouter cette fois, parle-moi encore de Mamé ! »
Alors, dans la torpeur de la petite pièce, couché sur le matelas d’appoint, j’écoutai Papé me raconter leur rencontre sur les bords de Loire, leur belle vie à Angers et les derniers jours de Mamé aussi …
Aujourd’hui j’ai soixante ans, je ne suis plus un petit con, peut-être un vieux con… mais je n’oublierai jamais le récit de Papé, couché sur le matelas d’appoint.
MH
Elle est très touchante cette nouvelle. Le temps qui passe irrémédiablement….
Mais c’est ça aussi la vie…
Il faut toujours être à l’écoute et plus particulièrement de nos proches…
Toujours un plaisir de te lire. Passe un bon Dimanche. Gros bisous
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Merci Cécile, je sais d’après tes textes que tu es « très famille » c’est donc naturel que ce texte t’ait touché. Bon dimanche à toi aussi.
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,😍😍❤❤❤ merci à toi
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Oh j’adore …………Tu écris très bien dis donc !
Si tu en as l’envie et le temps, viens faire un tour dans mon atelier d’écrire
c’est tous les 10 jours avec 2 choix a prendre pour un texte.
Merci beaucoup de ta visite sur mon blog.
Je m’abonne chez toi
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Bonjour Ghislaine et merci ! Oui j’irai consulter tes choix de thèmes sur ton blog avec grand plaisir. A bientôt !
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Je ne trouve pas ou m’abonner chez toi ???????????????
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Il y a un petit encadré bleu avec marqué « subscribe »
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Est-ce le temps qui passe ou nous qui passons ? Dans la journée, le temps passe. A l’échelle de la Terre, nous passons. Exercice parfaitement réussi avec en filigrane un beau message : n’oubliez pas de dire à vos proches que vous les aimez pour de pas regretter de ne pas l’avoir fait de leur vivant ».
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Merci William pour ce commentaire intéressant.
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Doux souvenirs que tu décris et partages avec de bien jolis moment 😉
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Merci beaucoup patchcath
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Un texte tendre et nostalgique à la fois. J’ai bien aimé le sens que tu as donné aux feuille et vent. On est très éloigné de Verlaine et de l’automne, c’est parfait ! 🙂
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Merci Laurence, l’expression « dur de la feuille » s’est tout de suite imposée et l’histoire de papé en a découlé.
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J’aime ce lien que tu décris entre un grand-père et son petit-fils, c’est touchant…
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Merci !
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Beaucoup de tendresse dans ce texte
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