
Elles n’étaient pas timbrées les huit filles de la carte postale. Elles avaient simplement accepté de montrer leurs mollets à Edgar.
Edgar, c’était le jeune instituteur du village, et Justine, Delphine, Pauline, Nine, Joséphine, Iseline, Léontine et Augustine en étaient toutes amoureuses.
Le soir du bal de la Saint Jean, Edgar avait dansé avec elles huit, chacune leur tour ; mais il n’avait su choisir entre les boucles de Justine, les yeux bien coupés de Delphine, le parfum boisé de Pauline, les bras enveloppants de Nine, la bouche en cœur de Joséphine, le petit nez en trompette d’Iseline, les pommettes roses de Léontine et les taches de rousseurs d’Augustine.
Alors, il leur avait fait cette surprenante proposition :
« – Rendez-vous dimanche prochain sur la plage du Port Vieux et vous soulèverez vos jupes pour moi.
-Hoooooooooooo !!! Protestèrent les huit donzelles effarouchées.
-Mais enfin, rassurez-vous mes jolies, je ne souhaite pas regarder plus haut que ne l’autorise la décence ! Je veux juste un aperçu de l’arrière de vos tibias… de vos mollets si vous préférez. Car, voyez-vous, j’ai pour cette partie de l’anatomie féminine une tendresse et une admiration toutes particulières ; en effet, c’est le long des mollets de ma chère « moman » que je m’endormais lorsque j’étais enfant, un peu comme au creux de deux traversins moelleux…
Rassurées, les huit poupées acceptèrent. Et c’est ainsi qu’en ce dimanche premier juillet 1900, elles étaient là, en rang d’oignon, dos à Edgar, leurs orteils frétillant dans le sable fin.
-Un peu plus haut Mesdemoiselles ! Je ne vois que de petits petons très mignons et des chevilles fort gracieuses mais c’est autre chose que j’attends comme vous le savez… Allons, allons, plus haut, plus haut !
C’est alors que l’émerveillement, l’enchantement, que dis-je, l’éblouissement frappa Edgar ! Il y en avait de toutes variétés : des ronds, des fins, des dodus, des quilles, des poilus, des lisses, des marbrés, des timides, des volontaires, des blancs, des bronzés, des marcheurs, des paresseux… Mais comment diable faire son choix parmi toutes ces splendeurs ? Ces petits monticules de chair et de muscles auraient tous eu leur place au Musée de la Femme !
Alors Edgar se mit à quatre pattes et les embrassa un à un : seize baisers sur des rotondités plus douces que des joues de nourrissons.
-Mes jolies, après contemplation et embrassades, je ne puis toujours pas me décider… Vos mollets sont plus envoutants que les collines de Rome ! Voilà donc ce que je vous propose : Une croisière à vie, tous ensemble, sur notre bel Atlantique !
Depuis ce jour, un magnifique voilier nommé « Les seize mollets d’Edgar » vogue au large de la Côte Basque, et il n’existe de communauté plus réjouie que les neuf personnes à bord !
Très bien écrit, gai et surtout très amusant! Bravo!
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Merci beaucoup !
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Merci beaucoup la bretonne !
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Bon jour,
Un harem sur bateau… heureux homme… (en espérant qu’il n’ait pas du crêpage de chignons…)
En tout cas, un fort beau texte 🙂
Bonne soirée.
Max-Louis
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Merci pour ta lecture Max-Louis !
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Un joli conte de Noïne, cette histoire maritine, ludine, comine et, somme toute, un peu coquine !
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Tout à fait Rizzine !
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Coucou M-H
Tu m’as surprise, tu me surprends et tu me surprendras toujours 😆
Quelle imagination !
C’est toujours un délice de se laisser emporter par tes écrits.
Bonne fin d’année
Gros bisous
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Oh, merci Soene !!!
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Treize adjectifs pour huit paires, mazette, certaines étaient doublement attrayantes!
🙂
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C’est exactement ça ! 😉
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Absolument superbe! Un délice!
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Merci Mona !
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Ne serait-ce pas leur prénom en ine qui attire Edgar car finalement, de dos, elles se ressemblent toutes comme deux gouttes d’eau. Vive les éclaboussures…de 2022 ! Qu’il n’y ait entre nous… pas de mots laids.
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Merci pour tes beaux mots et abat les mots laids !
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