Ce texte m’a été inspiré par la photo et le mot proposés dans le cadre de l’atelier d’écriture numéro 4 de novembre sur le blog d’AMPHYGOURI.
https://amphygouri.wordpress.com/2018/11/12/atelier-decriture-3-novembre/
A force de grimper, peut-être atteindrai-je, ma canopée rêvée… Celle des singes du nouveau monde où le soleil est roi. Celle du feuillage touffu où l’on peut se reposer en toute sécurité. Je me hisse, je me hisse, mes pattes griffues écorchent l’écorce de leur volonté implacable, je dois continuer à monter. Mon oeil vif n’a qu’un seul objectif, ces branches hautes jamais atteintes. Mon corps roux et gracile progresse avec souplesse. Comme j’aimerais être un saïmiri, ce singe écureuil des forêts tropicales ! Je ferais des acrobaties dans les lianes et ma queue me servirait d’écharpe pour me réchauffer après les pluies torrides.
Mais je ne suis qu’un banal écureuil roux et je vis en Europe, je me sens commun et inintéressant alors que je voudrais atteindre des sommets. Des chercheurs exploreraient mes hautes sphères pour étudier mon mode de vie, me photographier, me filmer, je deviendrais vedette !
Mais je sens mes pattes qui faiblissent, je vais devoir faire une pause, quelques glands pour me rasséréner avant de goûter aux indigestes insectes que mangent les saïmiris …
Me voilà reparti, je vole dans les branchages, mon nid me semble de plus en plus lointain, je prends des risques, des risques en solitaire ; pourtant quand je serai singe écureuil, il faudra m’adapter à la vie communautaire, aux séances d’épouillage, à la quête de nourriture en groupe. Adieu l’indépendance, les promenades en solo et le nid rien qu’à moi. Mais bon, il faut savoir faire des sacrifices dans la vie et moi, je sais ce que je veux plus que tout.
Je bondis de branche en branche, le soleil se fait de plus en plus intense, je le sens sur mon pelage, je suis prêt du but. Je continue, je continue.
Jamais je n’étais monté si haut, me voilà à la cime, aveuglé par la clarté…mais où est la canopée ?
Je ne suis qu’au sommet de mon vieux chêne vert … Aucun saïmiri pour m’accueillir, juste un stupide moineau qui se balance en piaillant.
Alors je suis redescendu, déçu mais rassuré aussi …
Mon rêve de canopée ne m’a pas abandonné, j’y pense toutes les nuits bien à l’abri, au creux de mon nid douillet.
MH
Petite questionnette: Et vous, avez-vous déjà été contents de redescendre après être montés trop haut ?
Dans mes souvenirs, monter n’était jamais (vraiment) difficile, mais redescendre…. 😦
mais je n’étais pas un écureuil !!!
🙂
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Un chat peut être ! Merci pour ton passage.
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🙂
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Charmant
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Oui plein de fois
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🙂
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