Jeu numéro 20

Pour la semaine prochaine, dans le cadre d’un  Challenge d’écriture sur son blog  L’atmosphérique, Marie nous propose d’écrire un texte d’après la photo en faisant une partie sous l’angle de la nature et l’autre sous l’angle des pinces à linge !

Les pinces à linge et le grand chêne

Point de vue des pinces à linge de Marie-Soupline et Yves de Javel

Vive le chômage ! Nos employeurs sont partis en vacances pour une semaine ! Pas de chaussettes Burlington à  pincer, pas de robes vichy à retenir, ni de pantalons de golf à présenter au soleil comme de modestes offrandes à un Dieu asséchant.

Rien que le plaisir de se balancer par une merveilleuse journée, poussées par le souffle délicat d’une brise printanière. Regardez comme notre fil à linge est élégant, tout neuf, agréable à mordre, jaune et bleu aux couleurs de l’Ukraine, il soutient à son humble niveau, ce pays assiégé.  

Nous, les pinces à linge de luxe, sommes faites de bois, en parfaite harmonie avec le grand chêne qui nous surplombe. Nous méprisons cordialement les pinces en plastique des voisins ! Anti-écologiques et immondes avec leurs couleurs criardes, elles sont pourtant en totale adéquation avec les caleçons troués, les strings vulgaires et les soutiens-gorge XXL qu’elles soutiennent ! Souvent, elles tentent de nous impressionner en virevoltant sur leur étendoir tourniquet, mais nous restons de bois ! Nous ne sommes pas du  même monde et  n’en pinçons que pour les autres épingles de nos chers employeurs. Là est le ressort de la bonne entente avec Marie-Soupline et Yves de Javel, pas de copinage avec les plastique addicts, on ne mélange pas les torchons et les serviettes, non d’un chien mouillé !

L’autre jour, j’ai entendu Marie-Soupline dire à son mari : « Laisse Yves, je vais l’étendre cette machine, va te reposer… » Ils sont d’une gentillesse l’un envers l’autre ces deux-là, aucune tache sur leur long mariage immaculé !

Point de vue du grand chêne du jardin de Marie-Soupline et Yves de Javel

Ah les humains ! Quelle triste espèce ! Ils nous coupent nous tronçonnent nous débitent, et pour quoi faire ? Des objets ridicules, ineptes, triviaux, comme ces pinces à linge qui pendouillent lamentablement sous mes branches. Quelle honte ! Comment préférer la vacuité de ces trucmuches, à notre noblesse ! Nous les arbres, qui produisons l’ombre généreuse, l’oxygène indispensable, l’énergie vitale !

Tout cela pour faire sécher leurs stupides vêtements ! Et pourquoi ne vivent-ils pas nus, comme les autres mammifères ? A quoi leur servent ces morceaux de tissu inutiles ? A exploiter les pauvres cotonniers du Pérou ?

Arbres de tous les pays, unissez-vous !

En réalité les humains cherchent souvent à cacher leurs rondeurs sous leurs habits comme les gros fruits du marronnier sous leur bogue ; jamais ils ne feront de naturisme, ils ont trop honte de leurs bourrelets de graisse et de leur postérieur joufflus ! Regardez les voisins, Kevin et Jennifer Groseille… « En même temps » (comme dirait leur Président de la République) on n’aurait pas très envie de les voir en tenue d’Eve et d’Adam ces deux là ! Et en plus, ils utilisent des pinces à linge en plastoc ! C’est encore pire pour la nature ça, non ? Le plastoc c’est bien du pétrole solidifié ? Pouah ! Berk ! Dégueu ! Ah, ces humains, y a vraiment rien à en tirer, parole de chêne !

Jeu numéro 18

Avocettes de la Grande Conche à Royan

Cette semaine, dans le cadre d’un  Challenge d’écriture sur son blog  L’atmosphérique, Marie nous propose d’écrire un texte commençant par l’incipit : J’étais pigiste dans un journal raté qui nourrissait la cervelle de…

Piafs, mouettes et avocettes

 J’étais pigiste dans un journal raté qui nourrissait la cervelle de moineau de plus de quinze mille piafs parisiens.  Le Cui Cui Quotidien, car tel était son nom, avait un succès fou malgré (ou à cause de) sa légèreté, chez les petits volatiles de la capitale. Moi, je m’occupais de la rubrique  Ces vieilles qui jettent des miettes; chaque jour, je recensais les squares, les  parcs et les jardins publics où se promenaient les meilleures nourrisseuses, et quand l’une de ces braves femmes passait l’arme à gauche, j’éditais un encart pour que les pierrots aillent picorer sur sa tombe.

C’était pas très planant comme gagne-pain mais ça me permettait de grignoter mes miettes, moi aussi. Pourtant, un jour, j’en ai eu ras la huppe et j’ai décidé de migrer vers l’ouest pour faire mon nid dans une petite station balnéaire de la Côte Atlantique. Là-bas, j’ai rencontré des oiseaux bien plus malins qu’à Paris, les mouettes. Elles n’avaient pas besoin d’un canard pour leur dire où trouver leurs sardines et leurs crustacés préférés. Ces rieuses semblaient même se moquer de moi quand je revenais bredouille de la plage avec mon épuisette : Dis donc, tu t’es encore fait pigeonner par les crevettes, toi ! Et si tu t’ faisais embaucher à Littoral Bec Fin ? Tu pourrais pondre des articles utiles ! Ça s’rait pas mieux pour toi, ça, mon coco ? 

Elles n’avaient peut-être pas tout à fait tort, les ricaneuses, alors, oui,  j’allais leur prouver que moi aussi j’avais une plume ! Du coup,  au lieu de leur répondre :  Vos gueules les mouettes ! Je leur ai dit :  Chères conseillères de Pôle Emplume,  je vous suis très reconnaissant pour votre avis judicieux !

Depuis ce jour, je suis pigiste dans un journal renommé qui nourrit la cervelle et  surtout l’estomac de plus de quinze mille estivants et autres retraités. Chez Littoral Bec Fin, je m’occupe de la rubrique Ces paillottes qui en jettent; chaque semaine je recense l’ouverture de nouveaux petits restaus ou bars de plage, et quand l’un de ces charmants lieux fait faillite, j’envoie les avocettes pour picorer les miettes !

C’est qui la plus belle du musée ?

 

-Ben dites donc, si j’avais votre physique, je n’aurais jamais osé me faire tirer le portrait !

-Pardon ?!

-Vous êtes d’une banalité, ma pauvre dame… c’est à pleurer…

-J’espère que vous plaisantez !?

-Point du tout ! Croyez-vous que c’est avec vos cheveux ternes, votre teint blême, vos sourcils tombants et votre poitrine inexistante que vous allez séduire les visiteurs du musée ?

-Je préfère ne pas vous répondre Madame, car si je le faisais …

– Mais si vous ne le faites pas, c’est bien parce qu’il n’y a rien à redire sur ma personne ! Admirez donc la rousseur de mon teint et de ma chevelure ! Voyez comme la broche qui retient mon voile reproduit parfaitement le bel ovale de mon front, comme la forme de ma coiffe fleurie s’harmonise divinement avec mes délicates esgourdes. Et puis, mon appendice nasal ! N’est-il pas fabuleux avec ses larges narines qui me permettent de respirer pleinement ! Bien sûr vous aurez remarqué le formidable écart entre mon nez et ma bouche… une véritable piste d’atterrissage pour les mouches qui me rendent visite lorsque j’ai mangé trop de munster…

-Par pitié taisez-vous, je vais défaillir …

-Je n’ai pas fini ! Et mes seins alors ! Croyez-vous que je vais passer sous silence la sensualité de ces splendides pommes fripées qui jaillissent de mon corsage ? C’est avec cela qu’on charme les visiteurs, Madame, et je vous plains sincèrement de n’avoir aucun de ces attraits !

– Par chance j’ai un bateau, moi, Madame, et un charmant skipper pour m’éloigner de vous au plus vite ! Je vous laisse à vos admirateurs… et à vos mouches, adieu Madame !

MH

Pierre et Griet

EQUESTRE

Perle jeune

 

Consigne : Ecrire un texte complètement libre et volontiers farfelu en vous inspirant des deux tableaux ci-dessus.

Moi, Pierre le magnifique, le plus bel homme de France, je m’en vais marier Griet la plus belle femme de Hollande. Signe distinctif, elle porte une perle à l’oreille gauche et elle en aura une autre à la droite quand j’aurai fait d’elle mon épouse. Car non seulement je suis beau, mais je suis riche ! Voyez mon fier destrier et aussi, tous ces jeunes noblaillons qui se pressent autour de moi et m’assistent.
Jupiter, mon cheval, s’est fait faire des anglaises par Jacquou des Songes le célèbre barbier de Paris, le même qui a frisé ma somptueuse chevelure d’ébène. Bientôt, celle-ci se mêlera aux boucles de ma promise sur un oreiller rebrodé… Au fait, je ne connais pas la couleur de ses cheveux, elle les dissimule toujours sous un ridicule fichu bleu et jaune, mais si j’en juge par ses sourcils, elle doit être rousse. Belle promesse d’un tempérament de feu !
Le temps est fort nuageux pour mon départ et je crains la pluie sur mon couvre-chef et sur mes nobles atours, je ne voudrais point arriver enlaidi aux Bas Pays. Heureusement, Gonzague et Gontran m’abritent sous des parapluies-soleil, instruments astucieux et incontournables pour protéger un homme de qualité des caprices météorologiques. L’ennui, c’est que je ne pourrai aller au galop… Gonzague et Gontran ne suivraient pas;  il faudra donc que je me contente du trot, ainsi, ils pourront courir près de moi sur leurs jambes de grelets. Le coté fâcheux de l’affaire, c’est que je vais mettre vingt heures au lieu de dix pour rejoindre ma tendre et douce… Mais, comme disait mon aïeul le Marquis : Il y a toujours un côté qui trempe et un côté qui détrempe ! Ah ah ah, voilà un adage qui s’applique merveilleusement à ma situation actuelle !
Et pour le reste de mes gens, que vais-je donc en faire ? Caracoleront-ils derrière nous en portant mes malles ? Oui, c’est le plus raisonnable… de sorte que si Gonzague et Gontran venaient à faiblir, je les remplacerais illico par des valets tout frais, Anselme et Tancrède par exemple… puisque ces deux-là sont inséparables…
Quand enfin j’arriverai au logis de ma promise, je l’allongerai sur un lit de pétales et nous ferons ce que vous imaginez, pour essaimer nos deux contrées des perles de notre union.

MH

La Grande

 

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Le texte ci-dessous m’a été inspiré par cette photo de Caroline Hernandez dans le cadre de l’atelier BRICABOOK numéro 347. Thématique interdite : l’enfance !!!!

Je suis petite ? Et alors ! C’est pour ça qu’il n’y en a pas dans mon ciboulot ! J’ai fait Sciences Po, moi, Madame, et une école de journalisme par là-dessus, et maintenant je travaille pour une grande chaîne d’infos. D’ailleurs, là, je cours, je me précipite, le Président va sortir par cette petite rue, c’est l’un de mes contacts à l’Elysée qui me l’a dit. Je me suis fait chic pour le rencontrer, le Président, une petite robe blanche c’est bien mieux qu’une petite robe noire, mais ça, les plus grandes que moi ne le savent pas, et c’est ce qui fait ma force dans la jungle du métier : mon originalité et mon instinct ; c’est pour ça qu’ils m’appellent « La Grande » et c’est bien vrai, ils ne m’arrivent pas à la cheville tous autant qu’ils sont. Qui c’est qui a surpris la Première Dame en train de s’acheter un petit haut à huit euros chez H&M ? C’est moi ! Qui c’est qui a coincé le Premier Ministre en train d’essayer de se teindre la barbe en bleu dans sa salle de bain ? C’est encore moi, et qui c’est qui a interviewé l’ex président assis sur son pèse personne et en pleurs à cause de sa prise de poids ? C’est toujours moi !
Alors vous qui me traitez de petite là, suivez-moi ! Oui, suivez-moi avec vos grandes jambes qui ne courent pas bien vite, et si je n’arrive pas à obtenir une diminution de 70% sur les impôts des français auprès du Président, là vous pourrez me traiter de minus !!

MH

Un métier d’avenir

zhu-liang-772687-unsplash©Zhu Liang

Le texte ci-dessous m’a été inspiré par cette photo de Zhu Liang dans le cadre de l’atelier BRICABOOK numéro 321.

Devinerez-vous mon métier ? Je passe ma vie dans les centres commerciaux, et les escalators, tête baissée, allure servile, toujours pressée, je suis….Je suis… Accomodrice de shopping.

L’accomodrice de shopping suivra Madame dans tous les déplacements liés à l’ébullition de sa carte bleue. Telle une ombre attentive, elle l’accompagnera dans ses déambulations citadines, faisant apparaitre :
• Petit paravent, tabouret et tasse de thé pour une pose réhydratation.
• Petit paravent et futon pour une micro-sieste.

• Petit paravent et pot de chambre quand Madame aura besoin de se soulager.

L’accomodrice de shopping assistera Madame lors de ses essayages : si cette dernière choisit une robe boudinante, elle sortira son miroir perfectionnant pour redonner à la silhouette de sa patronne, sveltesse et élasticité.
Si le cuir de la chaussure neuve est trop dur, elle le mastiquera pendant quelques minutes pour épargner toute souffrance aux orteils de Madame.
Si, au hasard d’une rue, Madame rencontre une amie accompagnée de son mari, l’accomodrice de shopping actionnera son décodeur de gaffes pour lui éviter de dire : « Depuis quand sors-tu sans ton amant ?! »
Au rayon alimentation, l’accomodrice de shopping indiquera à Madame les denrées les plus appropriées au dégonflage de la bedaine de Monsieur.
Et si le shopping de Madame prend plus de temps que prévu, l’accomodrice de shopping mettra son retardateur de minutes en marche pour lui permettre d’être à la maison avant l’heure du dîner.

Diplômes requis :
• Brevet de diététique et de pré mâchage.
• Double licence de servilité et de divination
• Master en flatterie
• Maîtrise du temps

Vous aussi vous vous sentez l’âme d’une accomodrice (ou d’un accomodeur !) de shopping ? Alors postulez sans attendre, cette filière n’est pas bouchée !

MH

Le Père Noël et le gilet jaune

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Un grand merci à Soene pour cette photo !!

24 décembre, cinq heures du matin : Le Père Noël, encore en pyjama, regarde sa penderie l’air dubitatif. La Mère Noël, encore au lit, l’observe.

Père Noël : Toujours cette tenue rouge et blanche… dis donc, Mère Noël, tu ne pourrais pas me tailler un nouveau costume ? J’ai besoin de changement, moi ! J’ai envie d’être à la mode pour une fois !

Mère Noël : A la mode !? Mais quelle mode ? Tu travailles dans presque tous les pays du monde ! Les tendances sont différentes partout !

PN : Alors, tant qu’à faire, je choisirais bien le modèle français, Paris n’est-elle pas la capitale de la haute couture et du bon goût ?

MN : D’accord ! Je vais te tailler un habit en nylon jaune !

PN : En nylon jaune ? Je suis cocu ou quoi ? Ne me dis pas que tu revois le Père Fouettard!

MN : Mais non, rassure-toi … C’est juste que le nylon jaune est en vogue cet hiver en France.

PN : Et tu crois que ça va m’aller au teint ?

MN : Bah, faut savoir ce que tu veux mon vieux ! En ce moment la France entière est jaune fluo !

PN : Ah bon ??

MN commençant son travail de couture : Et oui ! Les mannequins défilent depuis trois semaines sur tous les ronds-points du pays et le Président Macron les apprécie tellement qu’il a décidé de leur offrir un cadeau d’une valeur de cent euros à chacun ! Il se prend un peu pour toi le jeune Emmanuel !

PN : Je n’étais pas au courant !

MN : Evidemment, tu ne prends jamais le temps de regarder les informations !

PN : Mais, ce Macron… il essaie de me piquer mon job ou quoi, à faire des cadeaux comme ça au mois de décembre ?!

MN : C’est peut-être bien ça ! Il en a assez d’être président et il veut se reconvertir !

PN : Pas question qu’il me mette au chômage ce petit opportuniste !

MN : Ecoute, si tu n’es pas content, dépêche-toi d’enfiler ton gilet et ton bonnet jaunes et va défiler sur les Champs-Élysées avec les français !!

La Société des Moi

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Gilberte, une petite femme négligée au corps malingre pénètre les locaux flambant neufs de la « Société des Moi » située sur une élégante rue du chic-issime seizième arrondissement. Sur la plaquette de l’organisme que Gilberte a en main, on peut lire :

La Société des Moi (SdM) est née d’une évidence : personne ne peut être à deux endroits en même temps. Et pourtant… Dans un monde fait de contraintes et de corvées, qui n’a jamais rêvé de prendre du bon temps et d’envoyer quelqu’un d’autre accomplir une obligation à sa place ? La SdM met à votre disposition une team mondiale de doubles professionnels qui deviendront autant de « moi » que vous en aurez besoin.
Lors de votre entrevue avec Gwendoline, notre charmante hôtesse parisienne, celle-ci établira une fiche personnalisée afin de définir vos besoins et sélectionner le « moi » le plus apte à vous remplacer pour votre corvée.
Précision : nous ne sommes pas une société de sosies ni d’imitateurs.

– Bonjour chère Madame, je me présente, Gwendoline ; décrivez-moi votre corvée en deux mots.
– Voilà, mon mari m’offre une croisière sur le Nil en mai …avec lui.
– Et c’est un problème ?
– Oui, je déteste les croisières et j’adore les mois de mai à Paris
– Et votre mari, vous le détestez ou vous l’adorez ?
– Couci-couça
– Ah …Je vois où ça coince …
– Disons que je préférerais rester à Paris en mai avec Pato
– Pato c’est votre amant ?
– Non, Pato c’est mon chien
– Et vous êtes la chienne de votre chien ?
– Non, pas exactement, mais j’ai une chienne de vie… S’il vous plait, venons-en aux services que vous proposez
– Techniquement, il me serait plus facile de faire intervenir un remplaçant pour garder votre chien qu’une femme pour partager la cabine de votre époux.
– Oh, ça, je veux bien le croire, parce que Pato est d’une compagnie autrement plus agréable que mon mari, MAIS CE N’EST PAS CE QUE JE VOUS DEMANDE !
– Ce serait pourtant la formule la plus économique pour vous …
– Mais qui vous dit que je suis fauchée ??
– Je ne sais pas moi … votre manteau, votre sac, vos chaussures…
– Je porte ce qui plait à Pato !
– Et ce qui plait à votre mari, c’est quoi ?
– Les dessous affriolants et les pétasses
– Alors pourquoi vous invite-t-il VOUS à faire cette croisière ?
– Parce qu’il essaie de se soigner
– Et vous avez envie qu’il guérisse ?
– Je m’en fiche, tout ce que je veux c’est rester en mai à Paris avec Pato !

Gwendoline isole son cerveau quelques minutes pour réfléchir intensément à cette situation délicate.
Pendant ce temps Gilberte pense à son gentil Pato qui attend sa pâtée et à son emmerdeur de mari qui attend sa soupe, quand tout à coup, la voix triomphante de Gwendoline la fait sursauter :
– Pour votre premier contrat chez nous, j’ai le plaisir de vous offrir la formule gratuite de la Société des Moi
– Ah bon ? Et de quoi s’agit-il ?

Sur ces mots, la belle Gwendoline fait glisser sa jupe fendue au sol et déboutonne son chemisier de soie, laissant apparaître de superbes dessous en dentelle rouge.

– C’est moi qui partirai en croisière avec votre mari !

MH

Questionnette: Et vous pour quelle corvée feriez-vous appel à la « Société des Moi » ?

 

Rendez-vous décoiffant chez le coiffeur

 

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Une dame patiente sous le casque chauffant d’un salon démodé. Le coiffeur s’agite sans cesse des bacs aux fauteuils pivotants et de l’arrière boutique à la caisse enregistreuse. Il dégaine tour à tour ses ciseaux et son peigne, coiffant des personnages imaginaires sans jamais revenir vers sa seule vraie cliente. Mais tout à coup, elle l’interpelle :

– Excusez moi, mais …vais-je attendre sous ce casque de façon permanente ?
– Qui sait ? Cela dépendra de votre indéfrisable… à moins que vous ne préfériez une simple mini vague ?
– Une mini vague… une minivague… comme en mer méditerranée ?
– Ou de gros rouleaux comme sur l’Atlantique, c’est comme vous désirez …
– Ce que je désire, je l’ignore… mais ce qui me défrise c’est l’attente, il est presque midi à votre tondeuse et je rêve d’un Big Mac
– Désolé, mais nous n’avons que des bigoudis…
– Avec quelques mèches poivre et sel arrosées d’un shampoing à la kératine, ça serait parfait !
– Vos délires sont des ordres, Madame !

Le coiffeur disparaît dans son arrière-boutique et en revient presque aussitôt avec l’extravagant menu servi sur un plateau d’argent. La cliente déguste.

– Parfaitement réussi, vous avez un sacré coup de peigne !
– J’avoue que je n’ai pas volé mon épingle au guide mi-cheveux.
– Et pour la coupe, comment la souhaitez-vous ? Au carré, dégradée, asymétrique,     effilée ?
– Inutile de couper les cheveux en quatre, rasez tout !
– Que je rase ?? Quel toupet vous avez ! Vous êtes absolument ébouriffante !

Le coiffeur plein d’admiration pour l’excentricité de sa cliente la tond avec enthousiasme. Puis il file dans son arrière-boutique et en revient avec un appareil photo

– Chère madame, permettez que je vous fige sur la pellicule, c’est pour le book du salon…
– Entendu ! Mais, frictionnez d’abord mon désert capillaire avec une bonne lotion ! Les boucs aiment les femelles brillantes !
– Avec plaisir ! (Le coiffeur se met à frotter vigoureusement le crâne de sa cliente avec une lotion à l’ortie) Jamais cuir tondu n’aura été aussi luisant !

Une fois la photo prise, il est temps de passer en caisse.

– Cela vous fera un total de 150 moumoutes.
– 150 moumoutes !!! Eh bien vous pouvez toujours vous brosser pour que je paye une somme pareille !
– C’est le tarif chez Coupe tif, Madame !
– Vous savez qu’à Versailles la coupe était gratuite en 1789…
– J’ai entendu dire, oui …Mais nous sommes en l’an 2000 …
– En plus, à l’époque, ils faisaient du « deux en un » avec la nuque, ils étaient un peu moins regardants que vous aujourd’hui !
– Les temps changent ma bonne dame, d’un simple balayage…Mais ne nous crêpons pas le chignon d’avantage, je vous applique une remise en plis de 20 moumoutes en mémoire de l’époque des perruques !

MH