Consigne : écrire, comme l’a fait François Bon, un texte de « silhouettes » dont chaque phrase commencera par « celui qui », ou « celle qui », et finira par une phrase qui rassemble.
VIE DE QUARTIER
Celle qui a le teint aussi frais que ses poissons
Celui qui chante ses légumes pour les rendre plus beaux
Celle qui coupe ses fromages avec son sourire crémeux
Celui qui saupoudre ses poulets à la poudre de perlimpinpin
Celle qui dit bonjour à tout le monde, la main tendue
Celui qui me vend sa baguette brûlante avec son regard de feu
Celle qui s’enfonce dans son officine comme dans une forêt, pour rapporter le remède miracle
Celui qui distribue des paquets tel un Père Noël fatigué
Celle qui attend sur le seuil de sa boutique vide, lèvres pincées
Celui qui promène sa pipe d’écume blanche et son chien chocolat
Celle que j’aimerais bien inviter à boire un vin chaud
Celui qui traîne sa chariote comme une triste existence
Celle qui ressemble furieusement à son lévrier afghan
Celui qui ne sortira pas, parce qu’il est trop malade
Et tous ceux-là que je ne connais pas et qui vivent près de chez moi.
MH
Consigne: choisir l’une de ces « silhouettes » et approfondir son portrait au présent avec des phrases commençant par « il » ou « elle », de façon NON chronologique à la manière de Claude Simon dans Les Georgiques
LE MONSIEUR à LA PIPE d’ECUME et au CHIEN CHOCOLAT
Il pose son chapeau de feutre sur son crâne déplumé
Il a six ans et il veut un chien pour Noël
Il n’a plus de tabac pour bourrer sa pipe d’écume blanche usée
Il sort de l’appartement vide avec son vieux chien chocolat
Il fait des ronds avec la fumée en attendant sa vie
Il y a un chien en peluche sous le sapin
Il touche sa première paie et il sait ce qu’il va en faire
Il pleure sous la table, le Père Noël est méchant
Il sourit à la femme au lévrier afghan
Il admire sa pipe toute neuve en caressant le chiot chocolat
Il déjeune avec elle à la Brasserie du Marché
Il donne une bouchée au lévrier afghan
Elle donne un morceau au chien chocolat
Il ne veut pas être enterré tout seul, et elle le sait.
MH
pas si évident que ça ! super !
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Merci Gibulène !
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Le genre d’exercice dont je raffole. Il est restrictif mais aussi offre une ossature à un texte. Je préfère quand même le premier, plus original.
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Merci Pat, moi aussi j’adore ce genre d’exercices.
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Bravo Marinade pour l’exécution de l’exercice, j’aime les deux textes tout autant, le premier pour les associations qui nous font vivre le quartier, et le deuxième, pour sa profondeur, sous couvert de simplicité. Merci, un réel plaisir à te suivre sur ces contraintes ! Sabrina
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Merci Sabrina, ton message me fait très plaisir. Oui j’ai trouvé cet exercice intéressant et plaisant, c’était en atelier d’écriture.
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Eh, oui! Comme elle a raison, MH!!
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Très beau. Des mots nets et tranchants qui vont bien avec la diction de MH.
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Oh merci Rizzie !!
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J aime beaucoup le sujet et aussi la façon dont tu l as traité
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